Le genre Cebuella s
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est séparé des autres ouistitis amazoniens en franchissant le puissant rio Madeira et se rencontre aujourd
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hui dans toute la haute Amazonie en compagnie des tamarins. Aucun autre ouistiti ne s
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est répandu à l
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ouest du rio Madeira. L
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ouistiti pygmée est l
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espèce qui a poussé le plus loin le processus de nanisation enclenché depuis des millions d
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années par les ouistitis-tamarins sud-américains. C
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est le plus petit singe du monde et le deuxième plus petit primate de la planète (après le microcèbe pygmée), il ne mesure qu
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une douzaine de centimètres. Du fait de sa petite taille, l
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ouistiti pygmée a plus de prédateurs potentiels que les autres singes. Les oiseaux de proie présentent une menace constante. Il balaie l
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horizon en tournant sa tête sur 180°. Pour éviter de se faire repérer, il arbore une robe cryptique, au-dessus fauve brunâtre mêlé de noir grisâtre. Son mode de déplacement est aussi très spécial : à l
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arrêt, il est pratiquement indétectable. Aussi, quand il avance, il le fait parfois avec une très grande lenteur, à la façon d
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un paresseux ou d
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un caméléon. Ce poids plume peut s
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agripper à une tige sans la faire ployer. Mais sa stratégie principale reste celle de la sauterelle : la séquence jaillissement-immobilité. Il peut faire des bonds de 4 m. Le ouistiti pygmée se déplace en sautant en position verticale le long des troncs plus souvent que tout autre singe. Comme l
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écureuil, il grimpe en spirale autour des arbres et se cache derrière les troncs, si vite que l
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œil humain a du mal à le suivre. Après avoir alterné une série de sprints et de sauts déconcertants, l
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ouistiti s
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immobilise au sol où sa tenue de camouflage le protège, ou bien se cache derrière une branche.
APPELLATIONS
Cette espèce porte différents nom selon les langues et les régions : Pygmy marmoset (pour les anglophones), Leãozinho, sagui pigmeu (au Brésil), Mono de bolsillo ("singe de poche") ou leoncito (au Pérou et en Colombie), Tití enano, chichíco, tumí (en Colombie), Leoncillo et gatomo (nom huaorani ; en Équateur), Tsigeriniro, tampianiro, tampiashitsa (pour l'ethnie matsigenka du parc national de Manú au Pérou).
DESCRIPTION
La femelle est légèrement plus grande que le mâle. La fourrure est fine, douce et dense. Dessus grisâtre à brun fauve. Dessous (ventre et poitrine) orangeâtre, ochracé ou fauve chez le ouistiti pygmée du nord, blanchâtre chez le ouistiti pygmée du sud. Pieds et mains jaunâtres ou orangeâtres. Queue imperceptiblement annelée de noir. Tête et poitrine couvertes de longues touffes de poils formant une crinière. Face brun sombre éclairée de gris blanchâtre au-dessus de la commissure des lèvres et d
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une raie nasale verticale blanchâtre à chamois, marques qui amplifient la perception des expressions faciales et des mouvements de la tête durant la communication visuelle. Il est quasiment impossible de distinguer le mâle de la femelle sauf au niveau de l
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aire génitale, le scrotum des mâles étant fortement tacheté de noir. La zone anogénitale, chez les deux sexes, est complètement entourée d
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épais poils noirs qui augmentent l
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effet visuel lors des démonstrations à caractère sexuel. L
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Ouistiti pygmée du sud a le scrotum marqué de points noirs, pas l
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Ouistiti pygmée du nord.
Le ouistiti pygmée diffère physiquement des ouistitis des genres Callithrix et Mico par une plus petite taille, un pelage agouti strié de bandes, il s
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en distingue aussi au niveau des organes génitaux mâles (scrotum sessile et hampe pénienne non épineuse) et de la denture (incisives et prémolaires inférieures). À la différence des autres ouistitis, le ouistiti pygmée ne bouge pas la tête de droite à gauche, n
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enroule pas sa queue entre ses jambes pendant le repos ou le sommeil, ne fait pas le gros dos pour montrer son hostilité, ne hérisse pas les poils de la couronne lorsqu
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il a peur et ne consomme pas de fruits pulpeux. Le juvénile acquiert le coloris facial propre à l
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adulte vers l'âge de 5 mois.